Le destin d’Alexandrine-Gabrielle Meley (1839-1925), épouse d’Emile Zola, sort de l’ordinaire.
Née dans la pauvreté, fleuriste à treize ans, elle abandonna sa fille à l’Hôpital des Enfants Trouvés. L’enfant mourut peu après. De ce traumatisme initial et jusqu’ici inconnu viendront toutes les hantises du couple Zola : obsession de la fertilité, peur de ne plus enfanter, puis vie parallèle de Zola avec Jeanne Rozerot. Alexandrine, cette femme en rondeurs qui symbolisa le succès bourgeois, épousant l’auteur de Germinal, a eu l’esprit assez large pour toujours tromper ceux qui l’attendaient du côté des conventions.
L’affaire Dreyfus ? Elle conseille Zola et affronte les menaces de mort. Les conversations avec les Goncourt, Daudet, Flaubert, Tourgueniev, Paul Alexis ou Henry Céard ? Elle n’y est pas étrangère. L’adultère de Zola puis la naissance de ses deux enfants ? Elle prouve sa générosité.
Cette vie qui commence dans le Paris des petits métiers, du typographe au bimbelotier, des poses avec Cezanne aux canotages de bords de Seine, pour s’achever à l’entrée de Zola au Panthéon, la main dans celle de Jeanne Rozerot, est une traversée du siècle. La biographie d’Evelyne Bloch-Dano, nourrie par des correspondances inédites, retrace l’itinéraire d’une femme courageuse, follement attachée au seul amour de sa vie, Emile Zola.