Beaucoup des lecteurs d’Emile Zola lui manifestent un attachement sentimental tout en s’étonnant de ne rien savoir de lui. C’est qu’il s’est bien peu livré : pas de journal intime, pas de mémoires, une correspondance professionnelle, même quand elle est amicale.
Sociable, fidèle, secret : tel fut l’écrivain. Cette façon d’être avec les autres tout en se retirant, son goût nostalgique du passé et sa croyance dans la modernité, sa religiosité et son amour des symboles se reflètent et se lisent dans la maison acquise en 1878 à Médan, au bord de la Seine, avec l’argent que lui a rapporté l’immense succès de L’Assommoir.
Cette » cabane à lapins » a été agrandie à son idée avec la construction des tours Germinal et Nana, décorée et meublée à son image, à la fois abri et fantasme, miroir et vitrine : autoportrait d’Émile Zola, en somme.
S’il y reçoit son éditeur et ses amis pour de belles parties de campagne, il s’y enferme le plus souvent pour écrire, avec à ses côtés Alexandrine, l’indispensable et bienveillante épouse. C’est pourtant dans cette maison même qu’en 1888 il tombera amoureux de la lingère Jeanne Rozerot ; elle lui donnera deux enfants.