J’ai retiré de mon blog le Journal de confinement rédigé du 15 mars au dimanche 10 mai. On a beaucoup critiqué ces Journaux mais ils sont l’équivalent pour un écrivain d’un bloc-note ou d’un carnet de croquis au fil des jours. J’ai beaucoup aimé écrire ces textes, j’ai essayé d’y refléter la vie quotidienne, pas seulement la mienne, mais aussi celle de ceux qui m’entourent, du village où j’habite en Ile de France, de l’actualité en général. Beaucoup de ceux qui l’ont lu s’y sont reconnus et je les remercie de me l’avoir dit. Je l’ai écrit au jour le jour, sans toujours me relire et l’ai conçu dès le début comme un texte éphémère, à l’image de ces « concept stores » éphémères qui s’installent dans les villes et disparaissent.
Mais j’y confiais aussi des événements plus personnels, et je me suis aperçue que cela me gênait de mettre à la disposition de tous des sentiments intimes. Je n’ai laissé que ma Lettre à Noah, mon petit-fils né pendant l’épidémie.
Qu’est-ce que « l’après », sinon un enfant qui grandit ?
Nous votons pour les élections municipales aujourd’hui. Pour la première fois, à ma connaissance, des tensions et des attaques entre candidats ont eu lieu dans notre petite ville. J’espère que cela ne présage pas un « après » agressif et détestable à l’échelle nationale. La période que nous avons traversée devrait au contraire nous rendre plus précieux la vie, la beauté de la nature, l’amitié et l’art de vivre ensemble.
Espérons !