Joie en participant à la manifestation des femmes le 24 novembre 2018. Je craignais, qu’en raison de la médiatisation des « Gilets jaunes » et des violences sur les Champs-Elysées, peu de monde ne se déplace pour ce mouvement dont les médias officiels avaient si peu parlé. La réalité m’a donné tort, et tant mieux. J’ai retrouvé, en dépit de la gravité du sujet, quelque chose de l’espoir et de la jubilation qui nous portaient, nous les féministes « historiques », quand nous réclamions le droit à l’avortement ou l’égalité des droits, qui eux, sont loin d’être acquis dans les faits. L’autre raison d’être optimiste, c’est le nombre de jeunes femmes, et d’hommes qui participaient à cette marche. A l’évidence, le témoin de la lutte est passé. Certes, dans bien des domaines, il y a eu une régression. Mais mieux que #Metoo qui reposait sur la dénonciation individuelle (libératoire, néanmoins) le mouvement collectif peut faire avancer les femmes, et défendre aussi tous ceux qui subissent aujourd’hui des agressions ignobles, comme les homosexuels. Personnellement, je ne me repère pas dans la multiplicité des groupes et des sous-groupes qui composent le mouvement féministe, et cela m’indiffère. Il en a toujours été ainsi. Tout le monde a sa place pourvu que l’objectif soit commun. Il n’est pas non plus question pour moi de prétendre que les femmes sont les seules à subir la violence , y compris dans les couples; mais statistiquement, elles sont infiniment plus nombreuses.
Même si les médias ont peu rendu compte de cette mobilisation dans toute la France, je suis certaine qu’elle aura une suite. Et je l’espère. Non seulement pour les femmes de ma génération, mais pour celle de mes filles et de mes petites-filles.